Prosthesis (Cloitre de Billettes, Paris, 2007)

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Prosthesis: 1997–2007 Cloître des Billettes, rue des Archives, Paris

Nathalie Miltat (nm@appartement-27bis) écrit:

La Noire Galerie a le plaisir de faire découvrir au public parisien, à travers une sélection de sculptures et d’installations, l’œuvre de Gavin Younge, artiste sud africain déjà largement reconnu et exposé à l’étranger.

Puissant à la source d’une société pétrie par la violence, Gavin Younge la dénonce, et analyse les problèmes sociaux, politiques et culturels qu’elle engendre. Il se présente ainsi comme observateur mais aussi comme acteur de l’histoire contemporaine de son pays, l’Afrique de Sud.

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L’utilisation récurrente du vélin, matériau organique par nature, pour envelopper ses sculptures exprime moins la notion de recouvrement que celle de rembourrage.

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C’est ce procédé qui, créant une tension, permet de conserver les formes. Cette peau qui apparaît comme une protection se substitue en fait aux objets mémoriels qu’elle remplace pour continuer à leur donner vie, et régénérer les sédiments porteurs d’histoire. L’artiste pointe également en cela un problème dont souffre son continent, celui de la mémoire qui s’échappe.

C’est cette proposition profondément métaphorique, appelant à une réflexion volontairement apaisée et les procédés pour nous atteindre qui est séduisant dans les œuvres de Gavin Younge.

D’une part, cette exposition est pour nous l’occasion d’indiquer l’ambition de notre jeune galerie qui, répondant au désir d’un grand nombre d’artistes africains, souhaite être une vitrine de la création contemporaine africaine, et montrer que l’art africain est aussi contemporain.

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Il s’agit de sortir l’art contemporain africain de son isolement et de créer les conditions d’une mutation du regard.

Ces créations, débarrassées de préjugés qui les isolent, pourront alors par la hardiesse, la vérité et la justesse de leurs propositions s’insérer dans le mouvement de l’art dit international, et gagner une place à la juste mesure de leur talent.

Par ailleurs, nous souhaitons dépasser la pratique « d’expositions de groupe » qui touche trop souvent les artistes africains contemporains, pour ne présenter essentiellement que des expositions monographiques ou des rétrospectives.

Enfin, nous tenons à remercier les personnes qui nous ont soutenu tout au long de notre projet, et particulièrement l’Ambassadeur d’Afrique du Sud à Paris, pour sa précieux soutien.

Nathalie Codjia et Anne-Sandra Keff-Lobisommer, Paris, mars 2007.

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